Une enfance sans amour

MM : Norma Jean Baker passe son enfance trimballée de famille d’accueil en famille d’accueil connaissant un unique répit à 7 ans, âge durant lequel elle vit quelques mois avec sa mère. Après l’internement de celle-ci, elle est placée en orphelinat et devient un numéro perdue au milieu de centaines d’autres petits pensionnaires. A ce moment-là, elle s’invente des parents de rêve en s’écrivant des cartes postales signées « papa et maman » et vit sa première histoire d’amour avec un président, Abraham Lincoln, à qui elle donne les traits de son père. A tout bout de champ, elle entend « Tais-toi ! » ou encore « Sois parfaite ! », ce qui va laisser inévitablement des traces indélébiles dans son développement personnel. _______________________________________________ JFK : Si Norma Jean a des parents en rêve, John n’a pas les parents dont il rêve avec un père et une mère absents, voire un aîné trop présent. Le premier, véritable businessman, s’intéresse bien davantage aux affaires et à ses maîtresses. Sous les yeux interrogatifs de ses propres enfants, il n’hésite pas à inviter dans sa famille celle qu’il présente comme son « associée », la star du cinéma hollywoodien Gloria Swanson. Rose, la femme bafouée, tente d’oublier la pénible situation, entre réunions mondaines et ferventes prières, alignant les moutards au même rythme que son époux les dollars. Enfant souvent rêveur, John se taille une réputation d’écervelé à l’école. « Ma mère ne m’a jamais prit dans ses bras, jamais ! » avouera-t-il plus tard. Les enfants Kennedy sont élevés par une armée de nounous, gouvernante et majordome. Le père leur parle « compétition » et leur mère, transformée en despote tatillon, leur impose ses nombreuses obsessions. Le challenge demeure omniprésent dans la vie des neuf frères et sœurs : « Les Kennedy formaient comme une nation avec sa langue et ses coutumes » s’extasie Rose. Quant à Jackie Bouvier, la future épouse de John, elle a une autre vision du clan : « …des gorilles échappés de leur cage ! »